La société Archéopole procède à des fouilles sur 26 hectares dans la zone industrielle de Bergues. Le site n'aura pas vocation à être visité mais révèle quelques trouvailles...

La société Archéopole procède à des fouilles sur 26 hectares dans la zone industrielle de Bergues. Le site n'aura pas vocation à être visité mais révèle quelques trouvailles...

Une louche, une cuillère à soupe : les outils d'un archéologue sont parfois très surprenants. Mais nécessaires pour effectuer des fouilles dites "fines", c'est-à-dire à la main.


C'est le travail auquel s'affaire la société Archéopole, retenue pour les fouilles archéologiques de la ZAC* de la Croix-Rouge, à Bergues-Bierne. A cela, il faut encore ajouter le travail mécanique, aidé d'une pelle. Suite à un diagnostic de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques), la préfecture avait effectivement ordonné des fouilles de seconde phase dans cette zone avant d'entamer toute construction de bâtiment.

Des vestiges gaulois
Entamées depuis le 6 juin, les fouilles ont progressé sur 3,3 hectares des 12 sur lesquelles la société de Linselles interviendra. Au total, 26 hectares sont concernés. Pour un coût non négligeable pour la Communauté de communes du canton de Bergues, aménageur de la zone. Près de 1,7 million d'euros sont nécessaires au chantier. « Nous aurons encore un laps de temps pour attendre le rapport définitif, indique Bruno Heusele, directeur général des services de la CCCB. Ensuite, nous recevrons un certificat de libération de terrain. Il ne sera pas envisageable de faire un site de fouilles à visiter de ce terrain. Par contre, si nous souhaitons réaliser une exposition avec les objets mis à jour, c'est possible. » Un élément confirmé par Raphaël Pouriel, responsable scientifique d'Archéopole. « Certes, ce que nous découvrons ici (cf. ci-dessous) est nouveau, nous ne savions pas vraiment ce que nous trouverions. Ce site sera sûrement l'un des plus importants de la région, mais nous n'allons effectivement pas le faire visiter. Nous allons récupérer tous les éléments pour les étudier, les analyser et les archiver. Mais ici, les aménageurs pourront construire.
» Cette phase archéologique a donc le mérite de mettre au jour de nouvelles trouvailles telles que des céramiques (datées entre 400 et 250 avant Jésus-Christ), « principalement culinaires », poursuit le responsable scientifique, mais aussi les traces de bâtiments assez imposants.
« Nous ne savons pas encore s'il s'agit d'habitat ou de lieux de culte. Mais nous savons qu'il s'agit de vestiges gaulois principalement. Il y a aussi du gallo-romain (IIe siècle après Jésus-Christ) et un peu de carolingien. » A ce jour, 29 enclos (ensemble entourant un bâtiment) ont été découverts. Les fouilles se poursuivent jusqu'au mois de décembre.